La vanille, épice fortement appréciée des consommateurs, est le fruit d’un très long processus qui demande beaucoup de patience pour garantir un produit de qualité. Seulement trois espèces de vanille sont commercialisées dans le monde et les conditions doivent être réunies pour les produire : la terre, le climat et les méthodes de travail influent sur son goût et sa qualité.
Cela rend évidemment la vanille très complexe. La production de vanille est, en plus de cela, l’une des rares productions dont l’essentiel des gains va aux paysans-producteurs et cela leur permet de gagner convenablement leur vie. Madagascar détient près de 80% de la production mondiale de vanille. De ce fait, les sont très prisées et appréciées et demandent de suivre à la perfection le processus de préparation afin d’offrir une vanille de qualité à la demande mondiale sur le marché de la vanille.
Une combinaison de changement climatique, de criminalité et de spéculation sur le marché a poussé le prix de la vanille à des niveaux records, endommageant simultanément la qualité des gousses naturelles. Avant la saison des récoltes dans l’hémisphère sud et l’été dans l’hémisphère nord, le choix de saveur de crème glacée presque par défaut n’est peut-être pas aussi omniprésent que d’habitude.
Les coûts
Le prix des gousses de vanille varie est fixé par rapport à un grand nombre de facteurs qui comprend :
- Le principal facteur important est tout simplement le fait que le Ministère du commerce fixe le prix. En effet, un arrêté est rédigé, à chaque début de campagne de vanille verte, permettant de fixer le prix de la vanille verte ainsi que le prix de l’exportation. Cet arrêté définit le prix de référence, c’est-à-dire, le prix minimum « autorisé » pour les ventes de vanille. Ce prix réglementaire permet de renouveler également chaque année l’agrément pour l’exportation.
- Il y a un taux important de vol de gousses de vanille bourbon, les champs de vanille valent de l’or et une réelle lutte est engagée de la part des producteurs et des exportateurs pour enrayer ce problème.
Avec 80% de la production de vanille bourbon, l’île rouge est de loin le plus grand producteur mondial. Et les champs de vanille valent de l’or : un kilo de gousse se vend entre 350 et 400 €. Une fortune dans un pays où le salaire moyen est de 175 € (source : numbeo). Sans surprise, les vols sont monnaie courante. Mais la sonnette d’alarme est tirée à l’heure où les malfaiteurs commencent à s’en prendre à des gousses de vanille verte. Une réelle lutte est engagée de la part des producteurs et des exportateurs pour enrayer ce problème qui met la filière en péril.
Les planteurs de vanille bourbon ont instauré une surveillance de chaque instant. Nuit et jour, une arme à la main, ils sécurisent leurs champs. C’est dans ce contexte que plusieurs voleurs de vanille sous pied ont été tués par des planteurs prêts à tout pour défendre leurs précieuses terres. Mais la sécurité des plantations reste dérisoire.
Et les vols impactent profondément la qualité de la vanille. En 2017, des exportateurs ont malencontreusement acheté des vanilles cueillies avant maturité ou volées. Pour contrer ce fléau, les producteurs ont décidé de récolter la vanille quelques semaines avant la date annoncée, mais le résultat est dramatique: une vanille inodore ou de moins bonne qualité de vanille.
Tous les moyens sont bons pour se protéger
L’épice attire toujours la convoitise. Pour se protéger des vols de gousses de vanille, certains fermiers de Madagascar écrivent leurs noms ou des numéros de série sur leurs gousses. Des informations qui permettent de les identifier même lorsqu’elles sont sèches, les marques restant perceptibles.
Le Ministère de l’Agriculture a également mis en oeuvre un système de poinçonnage des gousses. Cette méthode consiste à identifier les gousses de vanille des producteurs afin de retracer l’origine du produit. Depuis le début de l’année 2020, sur près de 800 kilos volés et saisis par la gendarmerie malgache, 630 gousses de vanille ont pu être remises à leurs propriétaires grâce à cette technique.
Dans le même temps, les paysans-producteurs tentent de planter davantage de vanille pour que leur production soit rentable malgré les vols. Certains d’entre eux ont aussi construit des cabanes pour dormir dans leur champ et ainsi avoir une meilleure visibilité, à l’affût des voleurs.
Sans gousses, ils n’ont plus rien
Pour certains producteurs, la production de vanille est l’unique source de revenus. S’ils subissent des vols, ils se retrouvent sans rien malgré des années de travail acharné. Une situation de précarité qui engendre des scènes d’extrêmes violences. Par exemple, certains planteurs creusent des trous et les recouvrent de feuilles afin de piéger les voleurs de vanille, d’autres installent des mécanismes permettant de déclencher des tirs de fusil à l’approche des malfaiteurs.
Le vol de gousses de vanille est dramatique pour le secteur. La perte financière des producteurs s’élève à plusieurs millions d’euros. A l’avenir, des solutions doivent être trouvées pour enrayer ce fléau.
- La pollinisation est assurée par l’homme qui procède à la fécondation de la fleur de la vanille, il n’y a en effet pas l’insecte pollinisateur dans les pays producteurs, il se trouve uniquement au Mexique.
L’homme pollinise à la main chaque fleur de vanille pour produire des gousses de vanille. Chaque fleur de vanille s’ouvre une seule matinée : il faut donc les vérifier chaque jour pour polliniser une à une les fleurs. C’est le travail des « marieuses ». 50 à 70 % des fleurs pollinisées donneront une gousse, récoltable neuf mois après. La survie des gousses de vanille est en grande partie due aux vaillants efforts de l’abeille Melipona. C’est la seule abeille connue pour être capable de polliniser l’orchidée vanille. Les fleurs d’orchidée vanille sont hermaphrodites, ce qui signifie qu’elles contiennent à la fois des parties femelles et mâles.
En raison d’un tissu spécifique dans la fleur qui recouvre intégralement la tige (appelé le rostellum), la fleur est incapable de s’auto-polliniser. Un autre facteur à considérer est que le pollen d’une orchidée vanille est incroyablement difficile d’accès. En tant que tel, une autre abeille ne pourrait pas atteindre le pollen. C’est pourquoi l’abeille Melipona est si précieuse dans son habitat naturel.
Pollinisation mannuelle
Enfin, la fleur ne fleurit qu’un seul jour par an et n’est également ouverte que pendant quelques heures. Le processus de pollinisation manuelle est extrêmement intensif, et comme l’abeille Melipona ne se trouve qu’au Mexique, pour tous les autres pays qui cultivent de la vanille, un processus de pollinisation manuelle est nécessaire. En règle générale, la pollinisation manuelle des plants de vanille aura lieu entre les mois d’octobre et janvier. L’origine de l’idée de la pollinisation manuelle est apparue à la Réunion. Sur une île isolée de l’océan Indien, au milieu des années 1800, un jeune homme esclave du nom d’Edmond Albius a créé la technique.
Ce faisant, il a résolu un mystère botanique et a proposé une méthode qui est encore utilisée aujourd’hui. Parce que les orchidées à la vanille sont maintenant cultivées dans de nombreux endroits à travers le monde (principalement dans les climats subtropicaux et tropicaux chauds), il est devenu nécessaire d’introduire un processus de pollinisation manuelle.
- Les aléas climatiques extrêmes qui sont courants dans les pays producteurs.
A Madagascar, les cyclones sont fréquents. Le cyclone Enawo a affaibli la production de vanille en 2017, affectant environ 30% des cultures malgaches de vanille. Certains producteurs récoltent leurs gousses de vanille avant maturité afin d’assurer un gain.
La vanille de Tahiti est également impacté par les changements climatiques.
- La vanille est souvent importée dans la mesure où la vanille est cultivée loin de nos régions. De ce fait, il y a un coût autour de l’importation du produit.
- Toutes les étapes de préparation de la vanille sont réalisées par l’Homme, des étapes cruciales pour élaborer un produit de qualité : échaudage, fermentation, séchage, calibrage, préparation des envois. Ces étapes demandent beaucoup de temps et beaucoup de main-d’oeuvre. Tout ce processus a un coût pour atteindre une substance recherchée par les gourmands : la vanilline. La vanille est difficile à cultiver.
- La demande est plus importante que l’offre ce qui influe fortement sur le prix du marché. En effet, on observe, aujourd’hui, une demande de plus en plus soutenue avoisinant les 2500 tonnes. Une demande toujours plus importante et une offre amoindrie, ce qui explique également l’envolée des prix de cette épice si convoitée.
Tous ces facteurs justifient en partie l’augmentation ou la baisse des prix de la vanille, une épice tant prisée. Le marché mondial de la vanille a connu des fluctuations de prix en 20 ans. En 2018, le prix de la vanille était de 490€ le kilo (600 dollars le kilo). Pour la récolte 2020, le prix au kilo de vanille est d’environ 350€, un prix assez bas par rapport aux années précédentes. Avec la pandémie du Covid, les marchés mondiaux ont connu des baisses de prix assez conséquentes. Cependant, le marché de la vanille a su lutter !
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